Du mercredi au dimanche, de 15h à 19h

Anne Barrès

Née en 1938 à Rodez, Anne Barrès étudie la peinture à l’Ecole des Beaux-Arts de Montpellier aux côtés de Claude Viallat et de Vincent Bioulès. Désireuse de travailler le volume, elle rejoint l’Ecole des Beaux-Arts de Bourges pour s’initier aux pratiques céramiques auprès de Jean Lerat (1913-1992) qui aura une influence dé- terminante sur son travail : « C’est lui qui m’a donné l’amour de la terre, de la matière molle ». Dès lors, la terre devient un matériau dont la plasticité est sans cesse explorée par l’artiste. Plusieurs grands reliefs seront exposés, panneaux muraux réalisés en grès et en porcelaine composés d’éléments assemblés entre eux par des cordes ou des tiges métalliques dont les formes évoquent la trame textile : « Toile à matelas » (1981) – « La grande tenture de Gien » (1983). Dans cette série l’artiste oppose le dur et le mou et exploite le trouble créé par cette ambiguïté: la céramique, matériau dur, une fois cuite, évoque la mollesse des coussins. Obsessionnel, le module du coussin se transforme peu à peu en module de brique. L’installation « Arrachement » présentée en 1986 au Musée d’Art Moderne de Villeneuve d’Ascq va initier un travail dans plusieurs briqueteries, notamment aux Briqueteries Gélis à Colomiers près de Toulouse où l’artiste installe un atelier permanent. De nombreuses thématiques sont développées pendant cette période d’une quinzaine d’années: la série des « Poussées » en briques bicolores, les « Palettes » et les « Dynamiques ». Cette architecture de terre repose toujours sur le mouvement, la déconstruction, l’affaissement, l’effondrement, une potentielle catastrophe est ici suggérée par l’artiste avec toujours cet antagonisme entre le dur et le mou, le cuit et le cru. Au milieu des années 90, Anne Barrès passe de l’échelle industrielle à l’échelle de la main. Quand la briqueterie ferme, elle s’accorde un temps de réflexion puis entreprend une série de dessins sur les briques: elle met en scène ses sculptures dans la nature dans des grands formats réalisés au fusain, rehaussés de pastels colorés. Plus récemment, ses rencontres avec des décorateurs et des collectionneurs l’incitent à reprendre le travail de la terre avec l’envie d’associer la terre repoussée au fer, avec toujours ce désir d’opposer une matière molle à une matière dure. Les formes deviennent alors plus organiques : les « Babasses », les « Eruptions », les « Soufflées », les « Flétries » et autres germinations – bourgeonnements de la matière que l’on peut comparer au gonflement d’une pâte à gâteau – serties dans des tubes ou dans des claustras.  

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